lundi 4 mai 2009

Le Bec Hellouin, les méfaits de la révolution française.

Comme toutes les révolutions, la révolution française, avec ses excès, a été une véritable catastrophe culturelle.
Au Bec Hellouin, comme ailleurs, les édifices religieux sont récupérés pour devenir des "temples de la raison"

On pourrait discuter longtemps de ce mot de "raison" utilisé pour détruire irrémédiablement tous les signes du passé, laissant partout les niches des statues vides ou les ruines des églises transformées en carrière de pierre.

A l'abbaye, après le départ des derniers religieux le 1er octobre 1792, les bâtiments conventuels devinrent une caserne de cavalerie, le vaste escalier de "la matine" permettant même de faire monter les chevaux à l'étage.

Le 13 octobre 1792, le conseil municipal décrète que les restes d'Herluin ne peuvent rester à la caserne et les rapatrient le jour même dans une fosse près des fonts baptismaux de l'église paroissiale.

En 1793, l'église paroissiale du village devient le "temple de l'être suprême" et est fermé au culte. Tous les signes de la féodalité sont alors effacés dans le cimetière et sur les reliquaires.

Le 10 avril 1794, les cloches et tous les objets métalliques partent pour la fonderie.


Malgré tout, en avril 1795, une manifestation de 150 femmes du pays assiège la mairie et demande la réouverture de l'église au culte. Le conseil cède à la pression à la condition qu'aucune marque ou signe particulier ne soit visible. Ce son de cloche nous est familiers car c'est ce qui existe de nouveau à dans les écoles où aucun signe d'appartenance religieuse ne doit être visible sous peine d'exclusion.


En 1809, l'abbatiale est en mauvais état et sa restauration étant jugée trop coûteuse, elle est vendue à un marchand de matériaux qui l'exploite comme carrière de pierre. Le maitre autel sculpté par Guillaume de la Tremblaye, comme les ornements du cloître sera cependant sauvegardé, avec le pavage du choeur. On peut les admirer dans le choeur de l'église Sainte Croix de Bernay.

Malgré le bombardement meurtrier d'août 1944, qui a détruit tout le centre du village, faisant voler en éclat les magnifiques vitraux de l'église paroissiale, l'abbaye pourtant réquisitionnée par les Allemands pour en faire une école de conduite de chars, n'a pas été endommagée.


Après la guerre, le 29 septembre 1948, les premiers moines reviennent et occupent de nouveau les bâtiments. Une nouvelle abbatiale est aménagée dans l'ancien réfectoire où prennent place les statues du choeur de l'ancienne abbatiale qui ont été retrouvées.
Tout rentre dans l'ordre avec le retour dans l'abbatiale du sarcophage contenant les restes d'Herluin, au centre de l'église.


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