jeudi 21 juillet 2011

Il était une fois un maréchal ferrant.

Parmi mes loisirs, il en est un qui me prend un certain temps, c'est l'histoire de mon ascendance. Certains se moquent en me demandant si je vais m'arrêter de chercher lorsque je serais arrivée à Adam et Eve. J'ai immanquablement envie de répondre que non, qu'il y a autre chose à chercher.

En ce moment, je m'intéresse aux métiers de mes aïeuls. D'un côté comme de l'autre, ils avaient de vrais métiers. Maréchal, charpentier, tisserand, fileuse, tricotière, couturière, couvreur en chaume ou en tuile, meunier, et bien d'autres. Je relève avec fierté ces mots dans les registres et je vois aussi comment à 12 ans certains devenaient les ouvriers de leurs pères, ayant grandi dans les forges ou les moulins.
Nos ancêtres avaient les même besoins que nous et ils trouvaient près de chez eux tout ce qu'il leur fallait.

Ce que nous appelons le progrès nous oblige à présent à passer des heures dans les transports pour aller travailler ou nous ravitailler. Personnellement, je passe environ 2 semaines par an dans ma voiture. Deux semaines que je perds à dépenser plus de 1500 euros de carburant. Et je ne suis pas à plaindre, je vis à la campagne et je ne connais pas les bouchons des environs des grandes villes.

Ce que nous appelons progrès a renvoyé l'artisanat qualifié au rang de vieux métiers.
Les métiers modernes sont ceux qui brassent du vent et de la paperasse ou ceux qui font de nous de nouveaux esclaves. Les femmes, absentes du foyer pour servir le capitalisme, n'élèvent plus leurs enfants, lesquels se gorgent des stupidités télévisuelles car leurs pères ne travaillent plus le bois, le fer ou la terre mais ont des emplois artificiels qui ne sont justifiés que par la complexité orchestrée des textes votés par une assemblée qui ne pense qu'à sa propre rémunération.

Moi-même, j'ai été embauchée comme fonctionnaire, il y a bien longtemps. Si j'étais restée, j'aurais maintenant une retraite confortable assurée pour mes vieux jours. J'ai donné ma démission au bout de deux mois, ne supportant pas l'inutilité de mon poste pour la société.

Alors je pose la question, le mal-être général n'est-il pas aussi du à cette dégradation du travail ? Comment être fier de soi lorsqu'on est opérateur de chaine de production chez Tartempion and Co ou gondolière chez Ouf Market ?
Pourquoi travaille t-on maintenant, à part pour survivre ?

5 commentaires:

  1. Ils sont de plus en plus rares, effectivement, ceux qui arrivent à s'épanouir dans leur travail.
    Dans le temps, mon métier aurait été "écrivain public" ; plus loin encore, en remontant les siècles, scribe. Mais je remarque que, si les dix premières années ce métier m'a "amusé", aujourd'hui, il ne me satisfait plus. À l'époque dont tu parles, peut-être que les gens connaissaient le même sort, à la différence qu'ils n'avaient strictement aucune chance de pouvoir changer de métier, ce qui nous reste possible aujourd'hui en s'y prenant bien.
    La plupart du temps, ils ne choisissaient pas non plus leur métier : que serais-je devenu s'il avait fallu que je sois forgeron ? Malheur... Sans compter le système de castes, heureusement aboli (enfin, en théorie).
    Bref, chaque époque a ses avantages et ses inconvénients.

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  2. En théorie, je suis architecte. En pratique, la plupart des architectes travaillent dans un autre secteur. De mon groupe à l'école d'architecture, aucun ne vit de son art. Pourtant, c'est un vrai métier qui demande des connaissances techniques et sociologiques aussi bien qu'un sens artistique.
    Malheureusement pour ceux qui y habitent, ce sont aussi 99% des bâtiments qui sont construits sans leur concours.

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  3. J'aurais adoré avoir un métier manuel. Mais avec ma famille, il n'en était pas question.
    :-(

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  4. Mon fils s'est passionné pour la généalogie il y a quelques années. Il a commencé ses recherches et nous découvrons avec bonheur les métiers de nos ancêtres! Cordonnier, serrurier, mineur, servante... chaque découverte est comme un nouvel ami dans la famille! Bisous krn!

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  5. Salut Angie,
    La généalogie apporte des repères que l'histoire officielle ne suffit pas à combler et oblige à des recherches sur des sujets qu'on n'aurait pas soupçonnés.
    Les listes de passagers des bateaux, les médaillés de Sainte Hélène, les famines, les épidémies, la construction des voies ferrées.
    En consultant les contrats de mariages et les inventaires après décès, on se rend compte que nos ancêtres vivaient avec rien et ne s'en portaient pas si mal.
    L'un des miens, pourtant seigneur, mangeait dans de la vaisselle en argent mais n'avait que six assiettes et autant de draps.
    On peut consulter mon arbre généalogique sur cette page geneanet.

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