lundi 18 janvier 2016

Quinzomadaire...

De quoi s'agit-il ?
J'ai trouvé ce mot, plus qu'étrange et en tout cas nouveau, sur un blog qui parle de télévision et cite les parutions qui y sont consacrées. Ils ne l'ont cependant pas inventé.

Il s'agirait de désigner un media qui parait toutes les deux semaines. Il y a là comme une contradiction. En effet, les auteurs du mot ont considéré qu'ils ne pouvaient pas utiliser le mot bimensuel, qui caractérise un évènement qui se produit deux fois par mois, car si le premier se produit le premier jour du mois, le second se produit le 15 et il y en a un troisième qui se produit le 29. Ce n'est donc plus un bimensuel au sens strict du terme. Ils utilisent cependant le préfixe quinzo, pour dire clairement que la parution couvre 15 jours. Deux de ces périodes faisant un mois, c'est à dire 30 jours. Ceci du fait des abus de langage "dans 8 jours" pour dire dans une semaine et "dans 15 jours" pour dire dans deux semaines. On peut en déduire que les gens, les Français du moins, ne savent pas compter, car deux semaines, ça fait deux fois sept jours, c'est à dire quatorze jours et non pas quinze, à moins que l'Union Européenne, qui n'est pas à une ânerie près, n'ait inventé la semaine de sept jours et demi.

Quinzaine est l'un de ces néologismes populaires qui fleurissent, surtout dans le milieu journalistique. Les journalistes, à l'exception des indépendants, sont de grands inventeurs, et je mesure bien la portée de ce que j'écris, car généralement, je ne crois pas un mot de ce qu'ils écrivent. Ils excellent également dans le copié-collé pour ce à quoi ils ne comprennent pas grand chose, mais ceci est un autre sujet.

Revenons à notre mot.
Hebdomadaire signifie une fois par semaine. Il est formé sur deux racines grecques, epta, qui signifie sept, et omas, qui signifie groupe, augmenté du suffixe français -aire.
Pour dire deux fois par semaine, la logique aurait donc voulu qu'on forme le mot sur les mêmes racines, c'est à dire celle du nombre quatorze, tetradeka, et celle de groupe, omas, c'est à dire tétradecomadaire.

On ne peut en déduire que deux choses : l'inventeur du mot n'a pas de suite logique dans les idées et il ignore le grec.

En illustration, un tétradécagone régulier, c'est à dire une figure géométrique à 14 côtés égaux :


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